POINT DE CONJONCTURE DU SYMOP TROISIEMETRIMESTRE 2006

Le Symop, syndicat des entreprises de technologies de production propose à la presse chaque trimestre un point de conjoncture sur ses secteurs d’activité principaux.

Machine-outil métal : essoufflement

Sur cette deuxième partie de l’année, l’activité est stable par rapport au même trimestre de l’année précédente. Les ventes à l’export sont bien orientées notamment sur les marchés d’Europe de l’Est et d’Asie. Sur le marché français, les affaires se font dans un contexte de concurrence sévère qui entraîne une forte pression sur les prix ; celle-ci ne devrait pas aller en diminuant. Les clients exigent des délais de livraison courts voire très courts. Cette demande en machines conventionnelles disponibles immédiatement implique que les fournisseurs financent des stocks importants de composants en machines ; les difficultés d’approvisionnement font quelques fois perdre des contrats. Les entrées de commandes des mois précédents permettent d’être confiant sur les perspectives de chiffre d’affaires pour les mois à venir. Les fournisseurs des secteurs automobile et aéronautique ne sont cependant pas concernés par ces perspectives encourageantes.

En effet, l’atonie de l’industrie automobile se confirme, les affaires sont rares et les projets d’investissement sur 2007 peu optimistes. Chez les équipementiers, les commandes tardent à se conclure et les financements deviennent difficiles. Cette situation laisse planer quelques doutes sur la solvabilité des clients dans le temps. Les retards pris sur les projets aéronautiques pénalisent également les fournisseurs de machines-outils.

Le marché domestique montre quelques signes d’essoufflement. Les consultations sont moins nombreuses et les commandes sont en retrait par rapport au troisième trimestre 2005. Sans reprise notable en fin d’année, 2006 sera vraisemblablement moins bonne que 2005 en termes de commandes et les perspectives pour 2007 sur le marché français suscitent déjà quelques inquiétudes. À l’inverse, l’activité sur les autres pays européens reste bien orientée comme en témoigne le dynamisme de la BIMU qui vient de se terminer à Milan.

Équipements, composants et outils : activité soutenue

D’une manière générale, l’activité dans le secteur des équipements, composants et outils reste assez orientée notamment en raison d’une demande soutenue à l’exportation. Le marché français n’est plus porteur. Comme pour la machine-outil, la priorité reste les délais de livraison de plus en plus courts en raison des décisions tardives de commande. À noter : quelques inquiétudes existent là aussi sur la solvabilité des clients.

L’activité est différente selon les secteurs clients considérés : le décolletage se porte bien et les ventes d’embarreurs sont en progression. Les commandes en provenance des moulistes sont par contre en baisse. Les composants et outils à destination des productions de pièces mécaniques hors moule – particulièrement celle concernant les pièces unitaires – trouvent de bons débouchés sur ce secteur.

Sur le marché de l’outillage à main, l’activité reste stable. Les principaux secteurs clients (réparation automobile, bâtiment, grand public) maintiennent un niveau de commande correct. Les perspectives sont donc assez favorables pour la fin de l’année. La distribution industrielle voit les grandes enseignes s’imposer de plus en plus face aux réseaux des distributeurs indépendants. Celle à destination du grand public passe nécessairement par les grandes surfaces de bricolage qui privilégient les marques MDD.

Mesure et équilibrage : demande de services

Après un démarrage un peu difficile après les congés d’été, l’activité reste en dents de scie avec une vision à très court terme. Les matériels de haute technologie perdent du terrain face aux produits de milieu et bas de gamme. Si les ventes de machines restent stables, celles de matériels de rechange, de renouvellement sont bien orientées. Elles accompagnent une forte demande de remise à niveau technique et de services. On constate cependant que les clients décalent de plus en plus leurs commandes et augmentent la pression sur les prix. Si l’année devrait être stable par rapport à 2005, les perspectives pour les prochains mois ne sont pas très optimistes car il devient de plus en plus difficile d’avoir aujourd’hui une vision de l’évolution de la demande.

Machines d’assemblage automatique : des perspectives pessimistes

L’activité souffre toujours de la baisse des projets dans l’automobile française, son principal client. Dans ce contexte, la pression concurrentielle sur les prix s’accentue encore. Toutefois la demande reste bien orientée dans les autres pays européens tant sur les composants que sur les systèmes, ce qui devrait permettre un développement des exportations.
On assiste à un retour vers des machines et lignes moins automatisées et à une augmentation de la réutilisation des équipements.
Les perspectives d’activité restent pessimistes pour le reste de l’année.

Après un deuxième trimestre peu dynamique, la vente des outils d’assemblage en France reprend un rythme satisfaisant depuis septembre sur l’ensemble des secteurs, et depuis peu sur le secteur médical qui s’ouvre à l’automatisation. Par contre, les ventes à l’industrie automobile sont difficiles, les projets rares et la concurrence très vive. La visibilité sur l’activité en France reste cependant faible.

Matériels de soudage et produits d’apport : l’optimisme de rigueur

L’activité est toujours soutenue en volume. En valeur, elle est marquée par un effet ciseaux entre la pression sur les prix de vente et les hausses sur les matières premières. Les conséquences sont sensibles sur les produits d’apport et, dans une plus faible mesure, sur les matériels de soudage. Les exportations progressent, surtout à destination des pays de l’Est.

Les principaux secteurs clients maintiennent une demande appuyée (réfrigération, construction,…) à l’exception bien sûr de la construction automobile. Des règlements judiciaires de sous-traitants commencent à être enregistrés. Les investissements sont toujours soutenus dans les domaines liés à l’énergie, notamment sur les matériels lourds. C’est également le cas des matériels d’automatisation et de coupage.

Deux orientations se dessinent sur le marché : la distribution cherche des équipements « low cost » et les utilisateurs attendent des produits techniques à plus forte valeur ajoutée. À cela s’ajoute, sur le marché des équipements, le jeu d’une concurrence sévère. Les prévisions d’activité restent confiantes pour les mois à venir.

Machines à bois : reprise de l’activité par l’export

Après un redémarrage au deuxième trimestre, l’activité est restée bonne durant le troisième trimestre grâce au déblocage de la demande du secteur de la construction qui doit maintenant investir pour répondre à une activité toujours soutenue. Ont développé une forte demande en machines à bois les secteurs proche de la construction (menuiserie, charpentes, agencement). Par contre, dans le secteur du meuble meublant, la demande reste en berne. On constate cependant que les commandes restent très erratiques, ce qui ne permet pas de visibilité sur le moyen terme.

D’incertaines, les prévisions sur les mois prochains sont aujourd’hui optimistes sous réserve bien sur que la demande reste sur la même tendance.

Automatismes et logiciels : activité en retrait

Après un début d’année en demi-teinte, l’activité a retrouvé un dynamisme certain en particulier grâce au retrofit aux dépens des ventes de matériel neuf. L’activité de service a plutôt tendance à baisser car le parc diminue du fait des délocalisations. Le retrofit permet de compenser en partie ce phénomène. Les machines importées ne bénéficient pas toujours de l’assistance au démarrage. Les clients se retournent alors vers les constructeurs de CN pour obtenir une aide à la mise en œuvre des équipements. Il existe un problème de formation des clients mais aussi des équipes de certains constructeurs / importateurs. La pression sur les prix se maintient et la situation s’est fortement dégradée en ce qui concerne les conditions de règlement. Beaucoup de PMI affichent des capacités financières insuffisantes et peinent à obtenir le soutien des banques qui se montrent particulièrement prudentes.

De plus, on observe sur les marchés clients un mouvement de relocalisation de la production en France, notamment dans la sous-traitance, au détriment des pays de l’est. Le secteur aéronautique constate une demande en automatismes.

Les moulistes améliorent leurs équipements de production pour augmenter leur productivité avec l’automatisation de la CN, l’utilisation de robots, de chargeurs d’outils et de palettisations. Dans le secteur automobile, les producteurs de petits moules - qui mettent en œuvre une fabrication automatisée - résistent mieux à la concurrence étrangère, contrairement aux spécialistes des gros moules (pare-choc, tableau de bord…) dont la production est par nature insuffisamment automatisée.

La fin d’année devrait être bonne dans les automatismes et la tendance devrait se poursuivre en 2007. Les prévisions sont moins optimistes pour 2008.

Contact Symop : Catherine Bruzaud
c.bruzaud@symop.com
http://www.symop.com

 

 

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